10 juin 2013

Back from Burma

Je rentre juste d'un fabuleux voyage en Birmanie, plus que jamais sous le charme de ses paysages et de ses habitants, leur générosité et leur hospitalité. J'avais eu un coup de coeur pour ce pays en 2009, lors d'un voyage de 28 jours.
A l'époque, mes deux amies et moi avions rencontré U Pandicca et U Ardicca, deux bonzes avec qui nous avions passé du temps à Rangoon, et avec qui nous nous étions liées d'amitié. Le voyage terminé, nous avons gardé le contact via Skype et par email.

Ce printemps, j'ai appris que j'étais invitée par l'Institut Français de Birmanie à venir exposer mes carnets birmans, et animer des ateliers de carnet de voyage. Joie de pouvoir leur annoncer que j'étais de retour à Rangoun et que nous pourrions, après tout ce temps, enfin nous revoir !

Comme vous pouvez le voir sur les photos, U Ardicca a entre temps quitté la vie monastique, (mais pas son humour et ses blagues bêtes), et il a repris son nom civil de Chitthailaung.






U Pandicca n'a pas changé, toujours ce mélange de dignité de moine et d'ouverture, et prêt à rire de tout.


Cette année donc, à peine ma venue annoncée, U Pandicca me proposait de prendre quelques jours en plus du temps des ateliers, pour m'emmener faire un tour dans sa campagne, où il voulait me faire rencontrer sa famille, visiter son monastère, et appréhender la vie rurale de la Birmanie profonde.

J'ai passé un merveilleux séjour en deux temps :

- Une première partie à Rangoun pour ces quelques jours d'ateliers, conférence et exposition (que je raconterai ici dans les jours à venir). La bonne surprise : U Pandicca et Chitthailaung m'ont fait la joie de participer à l'atelier, en dessinant parmi les autres élèves ! (et avec talent, en plus)







- Et une seconde partie sous forme de road trip avec eux deux, sur les routes de campagne de la Birmanie. Une expérience inoubliable, avec eux aux petits soins pour moi, m'emmenant de temples magnifiques en séjours en famille, dans des villages où personne n'avait jamais vu d'étranger... un voyage bien roots, et je peux vous dire que voyager avec un bonze réserve bien des surprises.

Avec tout ça, j'ai de quoi raconter des histoires sur ce blog pour un bon moment !






C'était une de mes plus intenses expériences de voyage. Le retour à la vie quotidienne d'ici est beaucoup plus brutal que d'habitude !

Après tant de générosité de leur part pour me faire découvrir et aimer leur pays, j'ai envie à mon tour de faire quelque chose pour eux, et j'ai comme projet - un peu fou - de les faire venir en vacances en France l'an prochain ! Je ne résiste pas à l'idée de les imaginer dans mon quotidien ici et de les emmener sur des lieux touristiques français. Moi qui ne fais pas (ou peu) de tourisme dans mon propre pays, j'adorerais en faire à travers leurs yeux. Je ne sais pas encore exactement comment sponsoriser leur venue, mais j'annoncerai sûrement des actions sur le blog dans le temps à venir. À suivre...

15 commentaires:

  1. super
    merci pour leurs sourires ,ces impressions ,ce partage

    et à suivre !

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  2. Cette envie folle de recréer un voyage inversé, je l'ai eu en particulier avec mes amis indonésiens, qui à chaque fois me font visiter leur pays avec une générosité qui me donne le tournis. Un jour, il faudra que je leur fasse sillonner l'Europe, sur un scooter ou en bus, en prenant soin de leur montrer les gens, la campagne, la nourriture de chaque région.

    Ton voyage a dû être fabuleux.

    Dans ces situations, je me sens" surpriviligée", je me demande pourquoi on aide cette Occidentale de passage. Je crois que j'accumule les "dettes symboliques" un peu partout...

    NowMadNow

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    1. Dans beaucoup de pays où j'ai voyagé, l'hospitalité est une valeur pilier qu'on ne pratique pas à la légère et qui n'a rien à voir avec celle qu'on pratique en France, par choix et par sympathie. Dans beaucoup d'endroits, c'est aussi une convention sociale, qu'ils sont socialement "obligés" de nous apporter aide et compagnie... là où on ne voit que de la générosité.
      Et dans certains pays à faible niveau de vie, ils se mettent parfois en danger eux-mêmes juste pour qu'on soit satisfaits. Par exemple en Birmanie, Chitthailaung a pris 10 jours de congés sans solde pour m'accompagner en "vacances", dans un pays où on ne prend pas de vacances. Ca a été toute une histoire pour découvrir exactement comment il s'y était pris, et mesurer l'ampleur du sacrifice effectué. Pour être à même de compenser la casse financière réalisée pour moi.
      En Asie particulièrement, c'est très difficile de déceler ce qui découle de la politesse et ce qui découle d'une vraie envie de se montrer agréable. Et il faut être hyper vigilant pour ne pas abuser de cette hospitalité, car elle est sans limite : ils ne s'arrêteraient jamais si on ne disait pas "stop" à un moment. Et la plupart du temps, si on ne connaît pas les codes du pays, on ne mesure même pas l'ampleur du sacrifice qu'ils ont fait pour nous.
      Ce qui est sûr, c'est que même en faisant de mon mieux, j'aurai du mal à être à la hauteur des petites et grandes attentions déployées pour moi lors de ce séjour... Enfin pour une fois, ça va me faire super plaisir de renverser la situation !

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    2. merci pour toutes ces précisions ressenties aussi il y a longtemps à Mada

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  3. qu'ils sont beaux ces échanges de sourires, et cette amitié malgré les années passées, tes croquis la reflète vraiment, c'est un régal! ;)
    merci du partage, j'ai beaucoup aimé ton post avec tes croquis du couple de "ptits vieux" reçu en news il y a quelques jours, je ne l ai pas trouvé ici.
    le retour c'est toujours le plus compliqué,il y a un an, je roulais au milieu de la sibérie, et chaque jour je continue de me demander ce que je faisais il y a un an. le plus dur à admettre c'est que je ne sais pas quand je vais repartir, toi tu sais! ;)

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    1. Merci Jess !
      Post sur le couple de petits vieux = le 25 mars :
      http://stephanie-ledoux.blogspot.fr/2013/03/le-vieux-couple-de-taw-yu-wa.html

      La nostalgie du "il y a 1 an je faisais ça"... J'évite, ça fait trop mal de réaliser comme la vie peut être routinière et laisser peu de traces, quand elle est sédentaire, et à l'opposé riche, foisonnante et créatrice de 1000 souvenirs indélébiles par jour, lorsqu'on est sur la route ! On dirait que le temps est élastique et que 24h peuvent contenir rien de durable, ou au contraire marquer au fer rouge pour une vie entière... Programme-toi un nouveau départ, retourne voir des amis rencontrés là-bas ! ;)

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  4. Quelle magnifique idée de leur faire découvrir la France, s'il est possible de t'aider dans cette réalisation cela sera avec plaisir.
    Merci encore pour ce partage des voyages, des images, des dessins ! :)
    Belle journée
    Is@

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    1. Merci ! Je réfléchis à la meilleure façon d'organiser ça, et j'en parlerai en temps voulu sur le blog !

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  5. Voilà une éternité que je n'ai pas laissé de message ici ...
    J'attendais avec impatience ce jour où tu nous dirais quelque chose sur ce " décalage " , ce " malaise " que tu ressens lorsque tu reviens ... Onfray a écrit un très bel ouvrage sur " le voyage " qui décortique ces sensations si curieuses : " théorie du voyage ainsi que Kenneth White ...
    La Birmanie doit être chargée d 'ondes ... depuis que j'ai vu " Rangoon " au cinéma ce pays me fascine énormément .
    C 'est une bonne idée d'essayer de les recevoir en Occident ... je me demande bien comment ils vont percevoir la chose , très énigmatique tout cela . Bon retour .. jusqu'au prochain départ . Aude

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    1. D'habitude après un long voyage, je suis quand même contente de rentrer, pour plein de raisons... Mais là... trop de contraste, trop brusque sevrage !
      Le contraste que j'ai vécu en essayant la vie "à la Birmane" pendant quelques jours, ils vont l'avoir dans l'autre sens en venant en France... Je les ai déjà prévenus que ce serait bouleversant, par bribes et anecdotes sur la vie d'ici, et ils sont conscients du décalage, mais il me tarde de voir l'effet que ce voyage aura vraiment sur eux...

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  6. Ah oui ce serait chouette d'arriver à les faire venir !
    Un crowdfunding peut-être ?
    Ou la vente de certains de tes travaux ou d'un livre avec les bénéfices consacrés au financement de leur voyage et séjour ?

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    1. On a déjà organisé une expo à Rangoun, dont les bénéfices des ventes ont fini dans la cagnotte pour leur venue... On a déjà de quoi financer les visas et 1 des 2 billets d'avion !! Pour le reste... Sûrement comme tu dis une autre expo-vente, j'y réfléchis... Tu as des idées de site de crowdfunding ? Jamais fait ça avant...

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  7. Très beau compte-rendu qui laisse transparaître ce qui peut retourner lors d'un voyage. Sur place, le retour, ce contraste brutal entre différents monde, et surtout comme tu le dis, ça nous remet un peu en place quant à l'hospitalité... Très beau, vraiment.

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