16 mai 2017

Carnets de Papouasie #1

Quatre mois après mon retour de Papouasie et une réacclimatation pas évidente, il est temps de partager avec vous des bribes de ce voyage pas comme les autres, et d'une intensité rare...
J'égrainerai des extraits de mon journal de bord dans les semaines à venir.

Embarquer sur une expédition


Amatrice de voyages naturalistes en terres tropicales, je rêve, comme beaucoup, depuis longtemps de la Papouasie comme d’une terre promise de forêt primaire regorgeant de pépites préservées de l’appétit de l’Homme.
Lectrice de beaux livres d’images, je me suis émerveillée devant les magnifiques oiseaux de paradis (« les plus beaux habitants emplumés que connaisse le monde », selon Alfred Russel Wallace).
Dessinatrice portraitiste adepte de rencontres culturellement éloignées, j’ai imaginé me frotter à une altérité extrême, dans des villages papous traditionnels, épargnés par l’occidentalisation.
Plongeuse à mes heures, j’ai écouté les récits de mes homologues du monde entier, vantant LA destination entre toutes, un el dorado du plongeur : L’archipel des Raja Ampat, un chapelet d’îles qui s’étend au Nord Ouest de l’île de Nouvelle-Guinée.

Alors quand, un beau jour, m’est faite la proposition de joindre une expédition naturaliste dans cette région du monde, sur une goélette traditionnelle indonésienne, mon sang ne fait qu’un tour et je me sens infiniment chanceuse.

L’expédition emmènera des naturalistes, des photographes, des vidéastes, et on me propose le poste de dessinatrice d’expédition, comme au temps des explorateurs…


Notre "dream team"

La Fondation Iris :

Cette expédition « Science et Images » est menée par la Fondation Iris, dont l’objectif est de « préserver la fragile beauté du monde » en faisant découvrir et aimer notre belle planète pour sensibiliser à sa préservation. Le but de cette seconde expédition en Indonésie est de découvrir la « Péninsule de la Tête d’Oiseau » qui s’étend de Raja Ampat à la baie de Triton en Papouasie Occidentale. L’expédition s’attachera à mettre en valeur la beauté et la diversité de la nature dans cette région, mais aussi de comprendre les menaces auxquelles elle fait face. Notre équipe est dirigée par les deux coprésidents de la Fondation Iris : Jean-Marie, génie informatique devenu défenseur de l’environnement et son épouse Françoise, botaniste et fervente écologiste. Le reste de l’équipe est composée de sept personnes : Tof, pilote de drone, Staffan, photographe animalier terrestre, Magnus, photographe sous-marin, Christophe, ornithologue spécialiste de l'évolution des espèces, Jonathan, lycéen, Emilia, biologiste marine, et moi.

Pour en savoir plus :

www.fondationiris.org





Sur les traces d’Alfred Russel Wallace


Nous partons sur les traces du naturaliste et explorateur britannique Alfred Russel Wallace, contemporain de Charles Darwin, et qui a visité la région de 1854 à 1862. Il y collecta beaucoup d’échantillons entreposés aujourd’hui dans des muséums, décrivit de nouvelles espèces, et développa sa théorie de sélection naturelle comme moteur de l’évolution des espèces, indépendamment des travaux de son ami Darwin, même si l’histoire retint davantage les travaux de ce dernier. Il fut l’un des pionniers de la biogéographie (l'étude des causes de la répartition des espèces sur la planète), et resta surtout célèbre pour sa « ligne de Wallace », ligne invisible qui délimite les faunes indo-malaises et australiennes, passant entre les îles de Bali et Lombok, entre Bornéo et Sulawesi, et entre Sulawesi et les Philippines.
Il fut aussi l’un des premiers environnementalistes, conscient de la fragilité de la nature et de la nécessité de la protéger.

Le récit de son voyage de huit ans dans la région a été magnifiquement relaté dans, « The Malay Archipelago », paru en 1869 et encore non traduit en français.


Première nuit en mer


19 décembre 2016 : 
Je n’ai jamais fait de voyage au long cours en mer… Alors, après un interminable voyage de 6 avions (Paris-Hong Kong-Denpasar-Surabaya-Manado-Sorong), quel bonheur d’embarquer enfin à bord du Cahaya Mandiri, un lambo traditionnel de 27 mètres, construit à Sulawesi en teck et bois de rose… Notre maison et notre lieu de travail pour un mois.
Pour une fois en voyage, il va être possible de défaire pour de bon son sac, investir sa cabine, et installer un semblant d’atelier.

Nous découvrons l’équipage indonésien (Faryd, Edy, Bas, Suha, Man, Karman, Dondy) mené par Julien Roche, guide de l’expé et capitaine du bateau, secondé par Gérald.





Le premier briefing a un effet complètement euphorisant, quand nous évoquons, penchés sur les cartes marines de la région, tout ce que nous pourrons avoir la chance de croiser sur terre ou en mer… requins baleines, raies manta, peut-être cachalots et dugongs, paradisiers, kangourous, casoars, requins de récifs,  hippocampes pygmées, lac de méduses… je suis excitée comme une puce et peine à trouver le sommeil, sur le pont du bateau où nous dormons tous ensemble à la belle étoile.

20 décembre 2016 : 
Le réveil est irréel : Bercés par le son des vaguelettes, nous entrouvrons les yeux sur une aube rose, au cri de Julien « Des globicéphales ! ». Ils ont entouré le bateau et nous n’en croyons pas nos yeux… Le voyage commence bien !


Photo : Dondy Franciscus


à suivre...

5 commentaires:

  1. oh merci
    je me régale d'avance de partager cette formidable (et inoubliable)aventure avec toi
    merci merci merci car tu es très prise
    déjà

    à suivre

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  2. Merci pour ce beau partage, ce beau voyage et ces superbes rencontres. Merci pour tes jolis dessins.

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  3. Eh ben... Quel magnifique voyage cela promet d'être... Et quelles magnifiques dessins dans la foulée !

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  4. Bonsoir Stéphanie,
    Des dessins magnifiques qui nous donnent envie de découvrir un peu plus ce voyage.
    Bonne soirée
    martine

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