19 mai 2017

Carnets de Papouasie #2

Observer la parade d’un oiseau amoureux


23 décembre 2016 : 
Nous débarquons sur l’île de Waigeo, qui est l’un des seuls endroits au monde (avec l’île de Batanta, toute proche) où l’on peut observer le paradisier républicain. C’est l’une des 41 espèces d’oiseaux de paradis, et l’aspect du mâle est spectaculaire par ses couleurs primaires, les plumes étrangement spiralées de sa queue, et surtout sa parade amoureuse hors norme.



Mister Gennis et Mister Carlos, des Papous du village, ont aménagé un petit chemin dans la forêt, qui grimpe et nous emmène sur le lieu de parade, connu d’eux seuls. Nous prenons place dans un affut à quelques mètres de la scène. 


Coup de chance: Le mâle arrive quasiment tout de suite sur l’aire de parade, dont il se met à nettoyer scrupuleusement toutes les feuilles mortes. Lui seul doit briller dans ce décor. S’ensuit un cri puissant et cristallin pour attirer les femelles à la ronde, et d’incessants toilettages pour faire gonfler et briller son plumage qui doit être irréprochable. Je n’en reviens pas que la nature ait fabriqué des couleurs si vives dans la pénombre quasi monochrome du sous-bois d’une forêt tropicale.

Tout-à-coup, la femelle arrive, et une chorégraphie saccadée et très codifiée commence : Sur une tige verticale, elle se pose, penchée au-dessus du mâle. Le mâle lui offre des jeux de plumes qui le font littéralement changer de forme : Il déploie son plastron irisé, qui devient vert émeraude éblouissant.

Tapis dans notre affut, nous sommes éberlués par le spectacle… les croquis au crayon peinent à rendre le festival de couleurs qui est offert à nos yeux… Nous passerons la matinée dans notre abri, sans perdre une miette de ce spectacle unique au monde.


Témoigner d’un des plus beaux panoramas du monde


24 décembre 2016 : 
Dans l’archipel de Wayag, nous prenons de la hauteur, en escaladant les plus hauts des îlots karstiques, pour atteindre des panoramas stratégiques. C’est vu du dessus que s’apprécie le mieux cet incroyable paysage de pains de sucre, dispersés à perte de vue dans une mer turquoise aux camaïeux infinis.

La promenade présente des reliefs acérés, qui ne laissent pas de place à l’erreur ou à la maladresse.
Une fois en haut, je cherche un coin à l’ombre pour saisir le panorama. Mon short ne résistera pas à la cruauté des karsts qui me servent de siège !

Je ne crois pas avoir jamais ressenti une telle émotion devant un panorama naturel.


Panorama de Wayag, photo au drone de Christophe Gruault

Panorama de Wayag, photo de Staffan Widstrand


Panorama de Misool, photo de Dondy Franciscus
Ci-dessous : Vue sur les trous bleus du second panorama de Misool. En haut du panorama, les rochers karstiques parsemés des magnifiques Nepenthes, des plantes carnivores





à suivre...

4 commentaires:

  1. Magnifique, magnifique voyage...

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  2. en effet quel paysage
    c'est magnifique, presque irréel :eau terre végétation waouh

    quant aux paradisiers j'ai vu un reportage à la télé (France 5 ou France2 ?) avec cette parade
    à travers l'écran c'était déjà stupéfiant ,alors en vrai !!

    merci pour tes partages et bravo pour les dessins /peintures
    à suivre!!

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  3. Magnifique oiseau en effet, mais le reste aussi, c'est énervant ;-)
    Tu t'étais préparé une palette en amont, avec ce que tu savais/pensais trouver là-bas comme couleurs ou c'est ta palette habituelle ? Je me pose la question pour mon prochain voyage de l'intérêt de composer une palette spécifique avec les couleurs "du coin"...

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    1. Merci Claire !
      J'ai déménagé dans une nouvelle boîte d'aquarelle récemment, en passant de 3 à 4 rangées de godets ! J'ai pas mal opté pour des turquoise pour cette nouvelle rangée, et je les ai apprivoisés sur place (avec plus ou moins de succès)

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