Le dessin comme passeport dans les villages papous côtiers et forestiers
Plus d’une fois, notre pirogue nous emmène dans des
lieux où peu d’Occidentaux ont mis les pieds avant nous. Même dans les endroits
les plus reculés, il y a des traces de vie humaine : chemins papous
discrètement marqués pour la chasse, jardins de bananiers et papayers sur les
berges des rivières… De minuscules villages papous ne sont jamais très loin. Les
habitants nous attendent sur la berge, l’air un peu surpris de nous voir
débarquer, mais s’attendant à ce qu’on vienne se présenter. En région papoue en
effet, la nature n’est pas à la disposition de tous. En terre papoue, l'espace
appartient toujours à quelqu'un, que ce soit sur mer ou sur terre, et pour
avoir le droit de jeter l’ancre, de plonger ou même de se promener en forêt, il
faut en référer au chef du village et obtenir son accord préalable.
A chaque nouvelle étape, il faut faire connaissance, expliquer
pourquoi nous sommes là, demander l'autorisation d’arpenter la forêt, et
solliciter leur aide et leur expérience pour trouver les meilleurs sites
d’observation des oiseaux.
L’accueil est généralement souriant et volontaire,
mais souvent, se poser et réaliser un dessin en guise d’introduction et utiliser
le guide des oiseaux de Nouvelle-Guinée pour leur demander ce que l'on trouve
dans leurs forêts, aide à détendre l’atmosphère et à se faire accepter.
Dans ces situations, lors des premières minutes, nous
nous sentons en complet décalage culturel, un peu comme au temps de Wallace
probablement…
Photo : Staffan Widstrand
Photo : Staffan Widstrand
Expérimenter la « rainforest »
29 décembre 2016 :
Nous remontons la rivière Gam en pirogue de bois, pour aller observer le Paradisier petit-émeraude en forêt. Agus est notre guide papou, qui sait exactement où les observer. Nous sommes partis par une belle journée, sans trop se méfier, mais allons apprendre à nos dépens que la « rainforest » ne porte pas ce nom pour rien… car ce sont des trombes d’eau qui s’abattent bientôt sur nous, mettant en danger le matériel photographique des uns et des autres…
Nous remontons la rivière Gam en pirogue de bois, pour aller observer le Paradisier petit-émeraude en forêt. Agus est notre guide papou, qui sait exactement où les observer. Nous sommes partis par une belle journée, sans trop se méfier, mais allons apprendre à nos dépens que la « rainforest » ne porte pas ce nom pour rien… car ce sont des trombes d’eau qui s’abattent bientôt sur nous, mettant en danger le matériel photographique des uns et des autres…
Note pour plus tard : En Papouasie, les sacs
étanches sont indispensables à la survie de son matériel électronique !
Nous avalons notre pique-nique debout dans la rivière,
il est rincé à grande eau par la pluie. Nous traversons à pied la rivière qui
monte à vue d’œil, et l’eau remplit les bottes en caoutchouc, et quelques uns
manquent de tomber à l’eau. Nous suivons Agus dans la forêt détrempée, dans une
montée glissante sur un sol boueux. Lui avance pieds nus ! La végétation
luisante redonne tout son mystère à la forêt. Nous parvenons trempés jusqu’aux
os dans sa case de chasseur papou, maison en bois sur pilotis avec tout le
confort qu’on peut attendre.
L’observation du paradisier petit-émeraude ne sera pas
pour aujourd’hui, mais à l’abri de la pluie équatoriale, nous faisons griller des
bananes au feu de bois, tentons de sécher, admirons les différentes formes de
flèches taillées pour la chasse par Agus… Certaines sont destinées à des cibles
humaines… dans l’éventualité de guerres inter villageoises, mais Agus assure
n’avoir jamais eu à s’en servir. Sa dernière proie, c’était un kangourou !
Je dessine le portrait d’Agus avec les doigts
tellement ramollis d’eau que je ne dois pas effleurer le papier.
C'est vraiment magnifique, quelle chouette expédition !
RépondreSupprimer*vive le dessin qui permet les échanges (et quels dessins !les veinards ils doivent apprécier :o) bravo c'est magnifique)
RépondreSupprimer** ben dis donc que d'aventures
inoubliables! ça c'est certain
et des liens entre vous pour toujours aussi
merci +++ de partager cela avec nous Stéphanie
quel enrichissement
Passionnant voyage, passionnante expérience !
RépondreSupprimerBonjour Stéphanie,
RépondreSupprimerC'est vraiment passionnant de découvrir votre expédition dans les villages papous.
Des rencontres passionnantes et des dessins magnifiques.
Merci pour la découverte.
Bonne journée
martine
Superbes ces portraits! Bises
RépondreSupprimerC’est passionnant, depuis la précision et la beauté de vos dessins et peintures jusqu’au récit !!! Merci pour ce beau voyage ! aquarellement,Isabelle ( isabellenicolasmaignan.wordpress.com)
RépondreSupprimerJe retrouve dans ton récit et tes dessins de merveilleux moments passés en Amazonie il y a presque 10 ans maintenant... Merci ! Ce que j'aime dans la pluie tropicale, c'est qu'avant de la sentir... tu l'entends arriver... je trouve ça magique.
RépondreSupprimerVraiment magnifique !
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